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Riton Lacapuche, Historien moderne !
31 juillet 2007

Petit journal en stock (2/2)

Arrivé d’Herchi, la place qui se trouvait à deux pas de chez moi, je m’installais à nouveau dans ma salle de lecture, avec le bon ouvrage cette fois là. La rubrique s’intitulait « Comment plaire à madame quand on ne sait pas s’y prendre ». Je laissais échapper un « Ptouc » et je commençais la lecture. Je tiens à préciser que la quintessence de la réminiscence de cette onomatopée factice n’est en aucun point involontaire, mais qu’elle contribue au développement de mon langage personnel et particulier, que j’espère exporter à d’autres individus. Mais là n’est pas la question du jour.
L’article donnait une multitude de conseils plus farfelus les uns que les autres, ma déception était grande. Toutes ces péripéties pour rien. Parfums, vrais cheveux et beaux costumes ne m’intéressaient guère et je comptais bien séduire autrement les douces personnes qui se prêteraient à cette expérience.

Je décidais alors de tenter l’aventure par le biais d’une lettre. Une personne se prêtait à ce petit jeu d’esprit. Depuis un temps à la fois long et récent, le freluquet que j’étais reluquait une charmante demoiselle, qui répondait au doux nom d’Armelle Orchenta. Elle vendait des aspirateurs pour la société Britomartis. Son nom n’était guère embellissant, son métier encore moins et je n’avais guère d’espoir (ni de poires d’ailleurs, j’en ai racheté peu après) de conquérir la dite dame. Cela dit, je me décidais à tenter ma chance ; après tout, me disais-je, cela m’enlèverait un certain poids des épaules (pas plus de 20kg mais c’est déjà assez lourd).
La réponse arriva rapidement. Armelle n’était pas intéressée par mes inepties. Ella avait d’autres chats à fouetter et d’autres aspirateurs à vendre. Dans une certaine mesure, je pouvais la comprendre. En effet la dernière fois que je l’avais aperçue, mes lunettes étaient sales. De plus mes passions ne l’intéressaient guère, à savoir l’Histoire, le Japon, le jardinage et la restauration de cendriers romains.
Je m’attendais à cette défection mais la déception m’attristait tout de même et je n’étais pas joyeux. Fort heureusement toutefois, cette défection n’avait pas d’odeur olfactive persistante, mise à part celle de la tristesse.
J’espérais alors continuer à m’entretenir normalement avec Armelle, en usant de mes atouts majeurs, à savoir le sérieux et la beauté intellectuelle et physique, même si l’intellect prédominait (et prédomine encore, fort malheureusement). Il ne me restait plus qu’à prier Dieu, Allah, Bouddha ainsi que les membres du groupe Les Wriggles pour que l’amicale Armelle daigne me garder humblement parmi ses relations huppées.
J’espérais que l’amitié l’emporterait sur la maladresse méthodique et temporelle dont j’avais sans doute légèrement (peut être) fait preuve. Je décidais de m’arrêter sur cette note d’espoir, Williams. C’est comme cela que je nommais le bureau de ma salle de lecture (que ne ferait-on pas pour justifier un jeu de mot qui ne dépasse pas le niveau du rat des pâquerettes).

Tout était bien qui finissait peut-être bien, c’est pour cela que je m’exclamais gaiement et d’une durée assez longue pour employer l’imparfait de l’indicatif, « Tout est bien qui finit peut-être bien ».
Pour célébrer ce moment d’espérance, je décidais de me préparer un bon repas.
La vision des numéros de la revue Hop-là me donna l’idée de me restaurer avec des œufs au plat. Malheureusement je n’avais pas de plat. Le fin cuisinier que j’étais (et que je suis toujours, fort heureusement) n’allait pas se contenter de simples œufs durs. Ce n’est donc pas des œufs à l’Opium, ni au Haschich que je fis, mais des œufs à la Coke (j’avais en effet de la Coke en stock). Mal m’en prit peut-être puisqu’ils me soumirent à un drôle d’état peu après. C’est ce que l’on appelle une erreur, ou encore une coquille, dans le jargon de la cuisine des œufs. Je dus me coucher rapidement, ayant peut être forcé la dose de manière légère dans ma préparation.
L’état de somnolence dans lequel je me trouvais me fit réfléchir sur la raison pour laquelle j’avais voulu briser mon ennui. Etait-elle bonne ? Avais-je réellement envie de délaisser ma solitude et ma moumoute ? N’allais-je pas aller au-delà de multiples dangers ? Questions simples, somme toute. Réponses complexes. Tellement complexes, même, que je ne pouvais vraisemblablement point y répondre à ce moment là, ce qui tombait plutôt bien car il ne convient pas de parler de ces choses là ici.

Le lendemain matin, je me réveillais la tête dans le sac de pain. J’avais retrouvé mon état initial, c'est-à-dire, mon ennui, mes doutes, mes lunettes d’avant-guerre et ma moumoute…

FIN.

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Commentaires
P
L'avant dernier paragraphe est un best dans le jeu de mot foireux et donc, superbement trouvé. *aplaudissements de la salle*
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F
L'auteur connaît juste un petit peu, et apprécie assez pour le mentionner ^^
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P
Je suis vraiment fan de ces jeux de mots et calembours foireux! Je suis mort de rire devant mon écran à chaque fois! ;)<br /> Et l'auteur tout comme Riton serait-il aussi fan des Wriggles?
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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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