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Riton Lacapuche, Historien moderne !
14 août 2007

Les bijoux de la Kaiwa (1/2)

Pâques ! Une bien belle période de l’année. D’une part car la fin de l’année facultaire (ou universitaire, au choix) est proche et que je vais me faire une joie d’affliger à mes élèves des sujets pointilleux. D’autre part car c’est la période où rouvre le magasin de moumoutes de Montaxy, les moumoutes de premier choix de Raoul Poileucaillou. Rien de tel qu’une fringante moumoute toute neuve pour la période estivale à venir.
Cette année 1982, à la période où les cloches venant de Rome délaissaient leurs œufs dans les jardins des enfants ébahis, un nouveau fait majeur allait prendre une importance hors norme, à tel point que je ne puis m’empêcher d’en témoigner dans ces récits de qualité.
Mirogémoto Kaiwa était un critique de motocyclettes bien connu. Son origine nipponne expliquait ce prénom à coucher dehors, à la belle étoile ou dans la niche du molosse Médor. Il s’était établi à Paris, dans un établi d’une rue qui finissait par « i » mais dont ma mémoire, pourtant sans faille, a oublié le patronyme complet.

Le 20 avril, à 13h22 précises, Mirogémoto rentrait de sa pause des Genévriers (le restaurant de nourriture rapide du coin) quand il constata avec une stupeur, marquée par un effroi remarquable, que son établi avait été visité. Bien entendu, le guide spécialisé et ses clients s’étaient enfuis. Etaient-ce des garnements ? Des freluquets ? Des chenapans ? Nul n’avait la réponse (sauf les gredins en question, naturellement). L’affaire ne semblait pas si grave, à première vue. Un établi n’est pas un domicile, il attire moins les gangsters patentés, qui en général ne sont pas tentés. Or c’était bien çl’à le problème ! La femme de Mirogémoto, qui s’appelait Krapatuchita Kaiwa, s’était faite cette réflexion, elle aussi. L’affaire semblait maintenant plus grave, à deuxième vue. Pour cette raison, elle avait confié sa boîte à bijoux et autres raretés inestimables (notamment sa collection des numéros du Petit Journal) à son mari, pour qu’il mette le tout en sûreté dans l’atelier. L’affaire était donc grave, à troisième vue. Les saltimbanques aux mains habiles avaient emporté les bijoux, laissant les exemplaires du Petit Journal, sauf un qu’ils utilisèrent pour emballer les bijoux, selon toute vraisemblance. Ce n’est somme toute pas très étonnant, on imagine ma foi sans peine la pédante inculture de ces olibrius.
Le hasard voulut que Mirogémoto et Bibi, c'est-à-dire moi-même, nous rencontrions la semaine suivante. Nous étions tous deux invités au colloque sur l’histoire de la motocyclette, qui se tenait à Trifouilly sur Creuse. Je fis tout de suite bonne impression à Mirogémoto, dont la qualité de critique était une aide précieuse dans le choix de ses relations. Il avait l’œil pour fréquenter des hommes cultivés, intelligents et formidables, tout bonnement. Catégories de mâles auxquelles j’appartiens, mais est-ce utile de le préciser, mes amis ?


A la suite du colloque, je l’invitai à savourer une tartiflette aux marrons d’Indochine, supplantée d’une verveine à l’orange du Pérou, dont vous me diriez des nouvelles. Autour de cette bonne tablée, il me confia ses déboires avec les méchants bandits de l’établi. Krapatuchita ne s’en était toujours pas remise (à ne pas confondre avec l’établi) et cela attristait grandement mon nouvel ami Mirogémoto. Il ne voulait pas prévenir la police, pour éviter toute fuite dans la presse, qui aurait pu nuire à sa réputation. Pour l’aider, il avait fait appel à Hippolyte Tournedos, le frère belge de Krapatuchita. Cette dernière était nipponne de par sa mère, et belge de par sa deuxième mère… elle a été adoptée, en réalité. Hippolyte aussi. Chacun gardait ainsi les caractéristiques natales d’une des deux mères, c’est une bien belle histoire. Voyant que les fins limiers ne semblaient guère arriver à leurs fins, j’eus une idée lumineuse. « Mimi ! », dis je. Oui j’avais déjà affublé mon ami d’un sobriquet raccourcissant fort utile. « Je peux vous aider, si tu le veux. Je serai d’une discrétion absolue et nous ne serons pas trop de quatre pour tenter de coincer ses malfaisants malfaiteurs ! ». Mimi acceptait dans la foulée et décidait de me présenter dès le lendemain à Krapatuchita et Hippolyte.

A suivre...

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Commentaires
H
Où ai-je la tête ?!!<br /> <br /> Riton est là !!!! Nous pouvons dormir en paix !
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H
J'espère que cette histoire va bien se terminer, je croise les doigts ;)<br /> <br /> biz
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M
dites moi très cher, vous avez des connaissances incroyables !<br /> je suis persuadée que vous parviendrez à résoudre l'enquête en 2 temps 3 mouvements. ;o)
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N
La tartiflette aux marrons de Nicola Sirkis me donne l'eau à la bouche.
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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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