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Riton Lacapuche, Historien moderne !
15 octobre 2008

Essuie-glaces et coups fourrés (2/3)

« T’es tout rouge, Riton ! Ne me dis pas que tu as encore un problème de papier toilette ? ». Cette phrase qui introduit en finesse cette deuxième partie est à mettre à l’actif de Gontran des Capucines, le sémillant spécialiste des chambres à air gastéropodes du Népal amérindien. Celui-là même qui avait assisté à l’épisode du lotus rose, au cours duquel j’avais dû utiliser ma moumoute à des fins peu glorieuses*. Arthur de la Brave-Vache était là également, et souriait en se remémorant ce moment joyeux (pour lui). Mis à part cette boutade de Gontran, nous n’y fîmes plus allusion par la suite.

Le colloque se déroula parfaitement bien. De tous les intervenants, c’est Arthur qui fit le plus sensation. Il faut dire que son argumentaire au sujet de la présence de vaches à lait au pôle sud en 1812 était imparable ! Quant à moi, je m’en tirais avec les honneurs suite à mon plaidoyer en faveur des carnets de chèque islandais datant des années 1950.

Suite à cette première journée de travail, nous poursuivîmes nos discussions hautement intellectuelles autour d’un bon repas, servi au Georges, le seul restaurant trois étoiles de la région.
Antonin Carême, le célèbre cuisinier de Talleyrand, n’aurait pas fait mieux ! Crudités de saison avec leur accompagnement de pâtes de fruits, entrecôtes de bœuf à la sauce pyrénéenne, céleri rémoulade à la limonade du Languedoc, lentilles des Seychelles aux yeux pochés d’esturgeon, gratin de mouton avec pommes de terre en robe de chambre, artichauts en peignoir et carottes en pyjama nous aidèrent à passer une soirée agréable. Si je tiens compte des vins liquoreux ou secs - mais toujours excellents - qui accompagnaient le tout, des quinze desserts et de la verveine haute tenue qu’on nous proposa en guise de digestif, je peux assurément vous dire que nous mangeâmes mieux que certains rois en leurs temps.

Ma nuit fut pleine de rêves dorés au cours desquels les odeurs de cuisine parfumèrent avec délice mon inconscient.
Lorsque mon réveil mit fin à ces plaisirs enchanteurs, je repris mes vieilles habitudes. Tel un sans-dent replaçant son dentier, j’enfilai ma moumoute après l’avoir brossée soigneusement. J’étais paré pour vivre les dernières heures du colloque, et reprendre la route à la fin de la matinée.

Après des adieux déchirants avec mes collègues distingués, je rangeai mon mouchoir et récupérai ma 2CV. Le temps s’était couvert, comme si le ciel voulait lui aussi témoigner de sa tristesse.

Le trajet fut un peu plus mouvementé qu’à l’aller, et la décence m’interdit de rentrer dans les détails car des enfants me lisent peut-être (et ne doivent rien comprendre). Toujours est-il que j’arrivais à deux pas, enfin non à deux encablures, enfin non à deux rues (voilà le mot que je cherchais) de chez moi, tout fier d’avoir échappé à la pluie. A peine avais-je pensé cela que les premières gouttes tombaient sur le pare-brise et s’intensifiaient rapidement. J’enclenchai alors machinalement les essuie-glaces... mais je me rendis compte soudain qu’ils ne fonctionnaient plus ! Devant ce drame qui me conduisait à une mort certaine, enfin au pire à un accrochage, je prenais mon courage à deux mains, ainsi que mon volant, et je manœuvrai vigoureusement pour me garer sur le côté. Par chance, je vis une place avant que le pare-brise ne soit entièrement recouvert…

Après avoir mis mon veston à capuche, pour ne pas que ma moumoute ne frise, je sortis de la voiture afin de diagnostiquer l’étendue du problème. Ce fut vite fait… mes essuie-glaces avaient disparu !

A suivre…


* Voir Le lotus rose

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Commentaires
F
Cher Gargantua,<br /> <br /> Je vous remercie pour votre commentaire plein d'allant qui n'a pas manqué de me faire plaisir. Malheureusement, je ne pourrai répondre à votre requête. J'ai essayé de soudoyer le cuisinier avec de la monnaie, une moumoute d'occasion et même avec mon dernier livre, mais rien à faire... il ne m'a pas livré son secret.<br /> <br /> Sinon, vous subodorez mal pour le vol d'essuie-glaces, mais ça aurait pu se tenir.<br /> <br /> Bien à vous,<br /> Riton.
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G
Pourrais tu ho maître de la parabole expliquer à tes lecteurs ignares quels sont les éléments rentrants dans la composition de la sauce pyrénéenne et leur mode de préparation? <br /> Pour le vol des essuie-glaces, je suppute qu'un ami bien intentionné les a otés de ton fier destrier afin d'empêcher toute velléités aux aubergines de de faire tenir une prune dessous
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M
Ho my god ! <br /> Qui a pu voler cette pièce de collection ? Des essuie-glaces authentiques !!!!! :D
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G
sacrés essuie-glaces, ils m'ont donné pas mal d'embarras sur mon ancienne voiture, on ne se rend compte de l'utilité des ces éléments que quand ils ne fonctionnent plus ^^
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S
J'adore ton site, visite le mien si ça te dis !<br /> <br /> http://camquebec.blogspot.com
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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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