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Riton Lacapuche, Historien moderne !
25 février 2009

Le secret de l'aubépine

Tout à l’heure, je sortais d’un repas bien arrosé (par trois ou quatre seaux d’eau), le rituel du dimanche que l’on s’évertue à poursuivre même quand les temps sont durs (car quand ils sont mous c’est moins gênant). Un oncle généreux qui vous aide à faire les courses, une cuisinière hors-pair, qui si elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre, aurait pu inventer le cordon bleu, deux autres convives de la famille proche et moi-même, et c’était parti pour un moment de bonheur comme on n’en fait plus.

Une fois passées les différentes étapes, celle des petits fours, du morceau de tourte, des six tranches de roastbeef avec haricots verts, pommes de terre sautées et champignons en accompagnement, des quatre morceaux énormes de fromages, et des deux desserts dénommés île flottante et tarte aux pralines, c’est avec un certain soulagement que j’arrivais à la ligne d’arrivée, ma petite verveine pour faciliter la digestion. Le tout commenté par Léon Zitrone évidemment ! Je ne vous cache pas que cette collation devait non seulement m’aider à me remettre de la nourriture engloutie (par trois mètres de fond dans mon estomac), mais aussi à faire passer les quelques boissons alcoolisées absorbées pendant le repas et qu’il convient de ne pas mentionner ici sous peine de voir la maréchaussée débarquer chez moi ensuite. Vous saurez seulement qu’il y avait de la liqueur d’aubépine, même qu’en fait non mais que ça m’arrange bien de le dire, car ça permet à l’histoire d’avoir un titre sympathique. Hic !

Après ce repas digne des menus des plus grands colloques internationaux de tous les temps, donc, voire interplanétaires si l’on veut exagérer un chouilla mais pas trop, j’eus une idée de génie. Plutôt que d’aller me reposer comme tout individu normal ferait, ou d’aller me promener comme tout individu normal mais un peu fou ferait, ou d’interpréter une chanson comme Léo ferait, et si je racontais une histoire à mes chers lecteurs ? Ha ha ha ha ha ! Ce rire nerveux était révélateur de mon état d’esprit à la fois guilleret et désabusé. De toutes façons, me dis-je, je suis en retard pour mercredi, il faut que je trouve quelque chose à dire, et l’envie de dormir m’aidera peut-être à mettre en éveil mon inspiration (c’est une phrase culte ça, qui si j’étais connu serait reprise dans les dictionnaires de citations, si si ! Non mais c’est vrai mince, ces phrases qu’on pense fantastiques parce qu’elles ont été prononcées par un artiste élevé à ce rang par de vils observateurs totalement partiaux, alors qu’elles pourraient avoir été inventées par le premier quidam venu, et qu’elles doivent même l’avoir été pour la plupart, eh bien moi ça me casse les bonbons et je le crie haut et fort ! Houuu, saperlipopette de saperlipopette !

Hum, bon, revenons à l’inspiration. L’alcool et la douleur stomacale se révèlent souvent être de véritables machines à histoires, il suffit juste de noter les idées au bon moment, et de les assembler par la suite. Ainsi, j’eus l’idée de vous raconter mon périple en Laponie du Nord un jour de grand vent, ou le jour où j’ai été récompensé pour « contribution à l’histoire de la musique » lors des Brit Awards, ou bien la fois où j’avais mis ma moumoute à l’envers lors d’un colloque sur le roi Dagobert, un grand moment qui avait fait rire l’assistance et qui m’avait fait passer pour un assisté. Bref, les idées fusaient comme un ballon de football sur un terrain humide (nouvelle phrase culte, et à ce propos je me rends compte que j’ai oublié de fermer la parenthèse tout à l’heure lorsque je me suis énervé, du coup j’en mets deux ici )).
Les idées fusaient oui (comme un ballon de football sur un terrain humide, ou pour ne pas me répéter sur un terrain détrempé, quoique ça ne colle pas car quand le terrain est trop gorgé d’eau le ballon n’avance plus), mais j’eus soudain la grande idée, celle qui allait à coup sûr me sauver du naufrage funeste de mes pensées tragiques et alcoolisées me faisant déblatérer n’importe quoi tel le maire de Champignac-en-Cambrousse, l’édile bien connu d’une célèbre bande dessinée que mon nègre officiel recommande aux incultes, j’ai nommé Spirou et Fantasio.

En fait, j’avais décidé de m’allonger pour calmer mon esprit et penser les yeux fermés. Le résultat, vous vous en doutez, fut que je m’endormis paisiblement… et voilà le secret de l’aubépine, cette vilaine empêche de raconter des histoires !

FIN.

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Commentaires
G
Elle empêche de raconter des histoires, mais si elle a des vertus soporifiques, j'achète, <br /> j'ai énormément besoin de repos :o)
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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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