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Riton Lacapuche, Historien moderne !
11 mars 2009

La route du Sud (2/4)

J’allais partir à la plage ! Ha ha ha ! En plein mois de février ! Pendant que tout le monde se ridiculiserait au Grand Bornand, à Super Besse ou à l’Alpe d’Huez, j’irais nager dans les eaux bleues et tranquilles de la Méditerranée.
Ma place avait été réservée pour le lendemain soir. J’avais fini par trouver un numéro de téléphone grâce à la référence du minitel et j’étais tombé sur un homme d’âge mûr et très poli qui m’avait donné tous les renseignements. Je serais logé dans une luxueuse villa à deux pas de la plage, bien assez grande pour contenir les trois enseignants ayant répondu à l’appel. Il m’expliqua que l’annonce n’avait été que très peu répandue pour que les plaisanciers en profitent un maximum. Sans doute était-ce aussi un peu honteux d’y répondre, mais je n’avais rien à perdre… d’autant que le prix était étrangement peu élevé pour un séjour de sept jours.

Bien sûr, je trouvais cette histoire un peu louche. Un microclimat ? Y avait-il une espèce de savant local assez fou pour avoir réalisé ce rêve ? Bah, je verrais bien sur place. J’avais besoin de me changer les idées, d’autant plus que mes recherches sur « les vaches aztèques et la presse écrite des années 1900 » n’avançaient plus depuis des lustres. J’étais au point mort et commençais à désespérer de trouver des témoins à questionner. Si une tasse de verveine arrivait à me ragaillardir par instants, un bon bol d’air me ferait le plus grand bien !

Le soir, je préparais ma valise en prenant garde de ne rien oublier. Je la refermais après y avoir glissé un maillot de bains moulant (rose bonbon), des lunettes de soleil, un tube de crème solaire extra forte, une moumoute de bain (comprenez par là une vieille moumoute usagée qui ne risque rien), quelques serviettes, une chemise hawaïenne, une chemise tahitienne, une chemise à carreaux, une chemise où j’avais glissé quelques dissertations à corriger pour me donner bonne conscience, un pantalon de golf (à la Tintin), un short, un bermuda, quelques slips et chaussettes parmi les moins honteux de ma garde-robe, une trousse de toilette, une trousse de secours, un stylo bille rouge pour corriger les copies, un roman à l’eau de rose, un roman policier, un gros pull pour les soirées fraîches, et quelques broutilles supplémentaires. Le strict minimum.

Le soir, je préparais ma valise en prenant garde de ne rien oublier. Ah non, ça c’est déjà fait.
La nuit, je rêvais que j’étais en pleine mer, entouré de sirènes et de dauphins, en train de nager vigoureusement tel un athlète complet. J’arrivais alors à la nage devant mes étudiants qui, eux, étaient à la neige, frigorifiés avec leurs maillots de bain en me suppliant de leur trouver des vêtements. Le plus véhément était le jeune Baptiste, qui avait fait un exposé lamentable sur « la révolution de 1848 chez les cigognes alsaciennes ». Et je riais, je riais, protégé que j’étais par mon enveloppe de soleil.

Je riais encore, mais réellement cette fois, en pensant à ce rêve idiot dans le train. Une vieille dame acariâtre, sans doute une inspectrice des impôts à la retraite, me regarda alors d’un œil mauvais, et je me sentis seul. Qu’à cela ne tienne, me dis-je alors, en bon adepte des expressions bizarres… je n’en ai plus pour très longtemps ! Dans deux heures, j’arriverai à la gare de Coccinelle-la-Jolie, et on me conduira à la villa… à moi les vacances !

A suivre…

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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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