Intellectuel Park (par Haroeris, 1/7)
Au large des côtes de l’Afrique de l’ouest - 13 septembre 1944.
Un
sous-marin affrété par l’Allemagne nazie, transportant une mystérieuse
cargaison, est pris en chasse par plusieurs appareils américains.
Dans
le porte avion de commandement.
-Amiral, il semble que la cible
s’éloigne des côtes.
-Impossible ! Elle va droit à sa perte ! Bon
sang, ils sont devenus fous ! Il n’existe aucune base allemande dans
cette région qui puisse les accueillir ! Pourquoi s'obstinent-ils à
s’éloigner autant ?!
-Au rapport amiral !
-Allez-y capitaine !
-Le
haut commandement a intercepté un message en morse à destination de
Berlin. Monsieur, il semble qu’Hitler en personne ait fait affréter un
sous-marin pour mettre à l'abri quelque chose qui lui tient à cœur.
Quels sont les ordres ?
-Aucun pour le moment, j'attends les
directives de l'état major. On se contente de le suivre. Suspendez toute
offensive aérienne, il finira bien par remonter à la surface… on n’a
pas affaire à des poissons !
-A vos ordres !
A peine deux minutes
plus tard.
-Amiral ! Il vient de changer sa trajectoire et semble se
diriger…vers l’Antarctique… ça n’a aucun sens…
De nos jours dans
une jolie petite université française.
Riton pénétra tout heureux
dans son bureau d’enseignant chercheur, leva le store et ouvrit la
fenêtre. Une bonne bouffée d’air, puis il lâcha comme à l'accoutumée
quand une bonne journée s’annonce « Ahhhhhhh, quelle belle journée ! On
sent que le printemps revient, les oiseaux gazouillent ! Ah, quel beau
pays que la France ! Je me sens soudain empreint de la fibre patriotique
!». Au moment de se pencher à la fenêtre et d’entonner une petite
Marseillaise pincée, quelque chose de chaud vint s’écraser sur son crâne
« moumouté » pour venir ruisseler sur son front. Conscient de ce qui
lui arrivait, mais trop fier pour arrêter net ce chant patriotique, il
ne bougea pas d’un poil de moumoute avant le dernier couplet. Puis, sous
les yeux éberlués des étudiants qui l'observaient en contrebas, il
déplia l’index de la main droite pour le porter à sa tête afin de
prélever une partie de la matière qui était entrée en contact avec lui
et la porter à sa bouche pour une analyse, comme tout scientifique qui
se respecte. Reconnaissant le goût légèrement amer et crayeux de la
fiente de pigeon, il s’exclama « c’est bien ce qui me semblait !».
Calmement, il fit un pas en arrière, et referma dignement la fenêtre.
Après un petit passage par la case « lavabo », Riton revint à la réalité
bien plus passionnante de la vie universitaire : aujourd’hui était le
jour des partiels de licence 2, une superbe occasion de « faire échec et
mat ces jeunes olibrius » par un sujet splendide et totalement en
adéquation avec le programme suivi durant le semestre : « le port de la
redingote en Europe (1871-1901) », une pensée qui lui provoqua un «
ptouc » de plaisir.
A suivre...