Objectif Vie
J’ai décidé de m’attaquer aujourd’hui à un
mystère de grande taille, celui de la vie, de l’existence humaine. Pour
quelle raison, me direz-vous ? Je vous rétorquerai que je n’en sais
rien, que c’est un moment de mon existence qui a conditionné cette
source d’inspiration. C’est donc ma vie qui est responsable de ma
réflexion sur la vie. Cette phrase si belle et si profonde,
superlativement exploitable, ne doit pas être attribuée au géographe
Vital de la Blache – qui s’appelait en réalité Vidal mais ça n’aurait
pas collé avec le sujet – mais bel et bien à Riton Lacapuche.
Prenons
Riton Lacapuche par exemple, c’est-à-dire moi-même, comme vous le
savez. Il est né un beau jour de printemps. Mais pour quoi faire ? Là
est la question. Pour vivre, bien sûr! Mais à quoi sert la vie ? Nul
n’a la réponse... essayons d’en apporter une ou plusieurs.
Suis-je
né pour faire plaisir à mes parents ? C’est probable, seulement je ne
pourrai plus leur faire plaisir lorsqu’ils seront morts. Ce n’est donc
qu’une utilité partielle, il faut trouver autre chose.
Suis-je né
pour faire le bonheur d’une femme et perpétuer la race ? Lorsque je
vois la tête de la gente féminine lorsqu’elle me croise, j’en doute
fortement. Il y a bien Fisseuton, certes, seulement sa maman s’était
trompée de chambre d’hôtel, et ne s’en était pas rendue compte dans la
pénombre. Il faut dire que la situation de ma chambre était analogue à
celle de son amant, silencieuse et ombragée, sauf que pour ma part
j’attendais une fille de joie. Lorsque nous nous rendîmes compte de
l’erreur, c’est-à-dire lorsque je voulus la payer au moment même où son
amant frappait à la porte à sa recherche, il était trop tard.
La
raison n’est donc pas affective. Suis-je alors né pour être utile à la
communauté mondiale ? Peut-être, même si les ouvrages sur la soupe en
sachet au 20ème siècle ou les montgolfières prussiennes n’intéressent
pas tout le monde.
Suis-je né pour faire avancer l’Histoire ? C’est
probable mais j’aurais très bien pu m’improviser saltimbanque ou
acupuncteur, voire homme des bois sur un coup de tête.
A quoi
Serge ? Pardon, à quoi sers-je donc ? Les esprits chapardeurs
répondront « à rien » mais dans ce cas pourquoi m’a-t-on donné vie ?
Non cela ne colle pas, pas aussi bien que ma moumoute en tout cas.
Trouverais-je
la réponse à cette question un jour ? Rien n’est moins sûr. Comment
être heureux alors si c’est pour vivre dans l’interrogation ? La vie
a-t-elle seulement été mise en place pour rendre des êtres heureux ?
Cela n’est même pas certain.
Quelle utilité de vivre une expérience vitale, si c’est pour tout oublier lors de notre mort ?
On
ne réfléchit pas, on n’a pas de conscience, et ptouc on nous fait vivre
! On s’habitue à cette conscience, à cette capacité de réflexion, et on
nous apprend qu’un jour tout ça disparaîtra et que l’on retournera à
l’état initial, à la case départ pour les amateurs de Monopoly. Peut-on
appeler ça autrement que sadisme ?
Aaah, diable de vie, va ! Et
non pas diable de vivas d’une foule en délire! La vie vaut-elle d’être
vécue ? Pour l’humour que certaines situations présentent, peut-être.
Rire un bon coup est sympathique et fait parfois oublier toutes les
misères qui nous attendent. Mais cela ne fait que retarder l’échéance
impitoyable et nauséabonde.
Et si la vie m’avait créé pour que je
plombe le moral à des lecteurs de blogs ? Ah oui, c’est possible ça…
c’est mesquin mais c’est possible… satanée vie !
FIN.