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Riton Lacapuche, Historien moderne !
11 février 2009

Hold-up au Crédit Bulle (2/3)

Les deux hommes étaient cagoulés et portaient tous les deux un gros blouson noir bien épais, ainsi que des gants de la même couleur. Pour un peu on aurait pu croire qu’ils se protégeaient simplement du froid, comme un quidam quelconque… seulement ils avaient chacun un pistolet à la main.

La suite se déroula comme dans les films, trop même, c’était presque décevant. Enfin je vous dis ça maintenant, mais je n’en menais pas large sur le moment. Mon visage devait être blême comme un emblème pale, ou pale comme un emblème blême, autant dire que j’avais peur peur.

Le plus entreprenant des deux s’approcha du guichetier en l’interpelant : « Hé toi, le gros ! Bouge tes fesses et aboule la monnaie ! Et pas de blagues, hein ! ». C’était vulgaire mais banal. Il avait son arme braqué sur lui et le pauvre homme qui, c’est vrai jouissait d’un certain embonpoint, suait à grosses gouttes en tapant la combinaison du coffre. Comme d’habitude dans ces cas-là, une vieille mamie imbécile se mit à paniquer et à pleurer comme une madeleine. Je sus plus tard qu’elle s’appelait comme ça, c’est ce qu’on appelle une coïncidence amusante. Pour la calmer, le deuxième larron se tourna vers moi en disant : « Vous là, le pépère aux chaussures trop petites, surveillez-là et faîtes la taire, sinon pif paf ! ».
Je ne sais pas ce qui m’avait le plus surpris entre le fait qu’il s’adresse à moi et le fait qu’il ait dit « pif paf », mais j’obéissais sans sourciller, et faisais de mon mieux pour calmer la mémé. Celle-ci se comporta en tigresse enragée et elle me mordit le petit doigt. Je dus me résoudre à l’assommer à moitié pour qu’elle se calme, ce qui au passage lui fit perdre son dentier. Cette violence inattendue me valut le regard stupéfait des autres otages et un compliment léger de la part du bandit.

Pendant ce temps-là, celui qui semblait être le chef finissait de rassembler les billets et assommait le guichetier d’un coup de crosse. Il courut ensuite vers la sortie en disant à son compère de se hâter. Enfin il ne le dit pas exactement comme ça, et je crus comprendre qu’il lui disait quelque chose comme « Magne-toi le fion, bec à rot ! ». Je croyais avoir mal entendu au départ mais je me trompais, et cette phrase s’avéra décisive par la suite.
Les deux gangsters prirent la fuite avant l’arrivée de la police. Un témoin raconta qu’ils s’étaient cassés la figure dans leur élan en quittant la banque, en oubliant le verglas, et qu’ils s’étaient ensuite engouffrés dans une grosse voiture en rouspétant. Puis ils avaient eu toutes les peines du monde à s’enfuir rapidement à cause de la chaussée glissante. « C’était un peu lamentable, ponctua-t-il ».

Lorsque la maréchaussée arriva quelques minutes plus tard, quelques minutes trop tard même, comme d’habitude, elle s’assura que tout le monde allait bien et demanda si quelqu’un pourrait reconnaître les deux braqueurs et aider à les rattraper. N’écoutant que mon courage et mon flegme de détective amateur confirmé, je levai la main, tel un cavalier prêt à charger l’ennemi.
Sans perdre une seconde, nous embarquâmes dans la voiture, les deux agents et moi. Avec nos pneus-neige, nous avions toutes nos chances de les rattraper…

A suivre…

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Commentaires
M
hm, entre dentier et moumoute, le riton et la mémé auraient pourtant dû bien s'entendre...
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C
Quelle honte de s'attaquer à des petites vieilles sans défense (malgré le dentier) !! :-))
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Riton Lacapuche, Historien moderne !
  • Riton Lacapuche, enseignant-chercheur réputé dans le monde entier, n’a pas son pareil pour résoudre un mystère ! Super-héros intellectuel, souvent incompris mais efficace dans l’action, il sait aussi travailler de temps en temps !
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